« La grille urbaine »

Cet immeuble de soixante-dix logements situé près du parc Montsouris s’inscrit dans un alignement de très hauts bâtiments des années 1970. Il s’adapte à ce contexte urbain en affirmant la continuité de la rue par les rez-de-chaussée et l’horizontale filante à 20 mètres du corps central traité en grille de béton blanc. Cette grille de façade, qui exprime l’unité du bâtiment, vient en avant de balcons-terrasses fermés d’un simple garde-corps translucide laissant la lumière pénétrer dans les logements. La partie supérieure de l’édifice est constituée de volumes autonomes de duplex en retrait qui pacifient les rapports d’échelle avec le contexte. Une faille verticale dans le linéaire de la façade accentue la relation de la ville avec le cœur de la parcelle. L’intérieur de l’îlot présente, avec ses maisons en bande et ses espaces plantés, une échelle très différente, comme une véritable « villa » parisienne.

On y accède par une rampe, au travers d’un hall en transparence entre la rue et la cour-jardin. L’intimité des logements en duplex, au rez-de-chaussée, est protégée par des seuils et par la déclivité du terrain qui permet de les situer un peu au-dessus du niveau de la cour. La trame structurelle de l’ensemble, de grande dimension (7,25 mètres), offre une liberté dans la partition interne des logements et une bonne isolation phonique grâce à l’épaisseur du plancher. Les appartements sont traversants ; les duplex présentent des volumes en double hauteur aussi souvent que possible. Les façades, qui conjuguent béton blanc préfabriqué ou coulé en place, et pavé de verre, jouent des translucidités et des vues biaisées des terrasses.